En octobre, le magazine The Journal of Pain a publié un article sur le résultat des travaux de Ted Kaptchuk, professeur à l’école de médecine de Harvard et directeur du programme d’études des placebos. Il apparaîtrait que le soulagement, bien réel, ressenti par les patients sous placebo est également ressenti lorsque les patients sont informés du fait qu’ils ne prennent qu’un placebo et non un « vrai » médicament. En fait, l’effet positif des placebos est tel que certains patients en arrivent même à être convaincus que les placebos devaient quand même « contenir quelque chose »!
Ted Kaptchuk explique ce résultat surprenant par l’association de symboles et de rituels, une fusion entre praticien et médicament (ou placebo) donné. En réalité, ce qui va permettre aux patients de réactiver leurs propres capacités corporelles d’auto-guérison c’est l’instauration d’un véritable lien entre eux et leur thérapeute. C’est une question de « croyance »: le patient fait confiance à celui qui le soigne et, encouragé par son soutien, il finit par se faire inconsciemment aussi confiance à lui-même. Persuadé que son thérapeute va le guérir, il va alors inconsciemment réactiver ses propres capacités d’auto-guérison.
Une telle approche ne peut donc que militer en faveur de la réintroduction du facteur humain dans notre système de soin et favoriser une réelle association du patient à son protocole thérapeutique. Et ceci, même si cela était sans réel « effet » physiologique, responsabilise le patient et a le mérite de lui rendre sa dignité. Ce qui est essentiel.