Des chiffres qui font froid dans le dos: plus d’un jeune sur deux (tranche des 18-30 ans) a déjà été victime de violences en ligne et on atteindrait jusqu’à 63% chez les 20-24 ans! Cette banalisation de l’utilisation des réseaux sociaux pour harceler est dénoncée par la sociologue Nathalie Dupin, spécialiste du cyberharcèlement. Insultes, moqueries, photos compromettantes, diffamation, harcèlement et même usurpation d’identité, aucune forme d’agression n’est oubliée dans ces pratiques où la parité, elle, est bien respectée. En effet, les victimes sont autant des hommes que des femmes. Et que dire de cette nouvelle pratique, le revenge porn, qui consiste à mettre en ligne des sex-tapes de son ex pour se venger de lui/ d’elle?
Une des observations les plus sidérantes est que victimes et agresseurs sont très souvent totalement ignorants du fait que ces pratiques constituent des délits et sont donc passibles de poursuites. Ce serait la raison pour laquelle, selon le journal « 20 Minutes », il y a si peu de plaintes déposées. Alors, aux mieux, les victimes « attendent que ça passe » comme le répondait hier encore ce jeune garçon au Président de la République Emmanuel Macron lors du débat d’hier soir.
Pourtant, des parades existent: tout d’abord, ne pas répondre. La provocation a pour objet et se nourrit de la réaction du provoqué. Puis, bloquer les commentaires, signaler ceux qui sont inappropriés, utliser l’application Bodygard (Twitter et YouTube). Enfin et surtout, porter plainte et ne jamais s’amuser à faire à un autre ce qui serait désagréable pour soi-même. En effet, il semblerait que plus d’un tiers des victimes auraient elles-mêmes été agresseurs auparavant et ne réalisent le mal qu’elles ont fait qu’une fois qu’elles ont subi elles aussi la même chose…